Film présenté par Zarlab, intervenants cinéma.
Scénario et réalisation très pointus pour ce tout jeune réalisateur dont c’était le premier long métrage, encensé par la critique et comparé à l’univers d’un David Linch —en moins effrayant, et beaucoup moins sanglant. Tout en subtilités, le scénario s’amuse à nous perdre dans ses méandres et fausses pistes, pour nous livrer en fin de course un film lumineux sur les difficultés de l’adolescence. Alors, l’aspect fantastique du film (entre ses phénomènes inexplicables, ses créatures étranges ou ses voyages dans le temps) n’est qu’un prétexte ludique et particulièrement réussi pour nous mener à d’autres considérations, bien réelles celles-là. Ainsi le moment de l’adolescent peut-être vu via le prisme de ces étrangetés que comporte le monde des adultes : collège, amours, parents, activités culturelles, etc…, ne sont pas toujours adaptés à l’exigence intellectuelle de ce jeune esprit brillant qui constate les aberrations du monde environnant. Et c’est toute l’Amérique qui en prend pour son grade, avec ses codes, ses us et coutumes, ses petitesses provinciales de voisinages, ses intolérances, ses absurdités…Si bien qu’on se demande qui est schizophrène ou paranoïaque, qui est irrationnel ou trop imaginatif, qui est malade ou sain donc ! Et si le film évoque la fin du monde ou la mort, on s’interrogera particulièrement sur l’évocation toute subtile qu’il nous propose du suicide chez les ados : est-ce un dérèglement propre aux difficultés adolescentes ou un refus du monde tel que proposé par des adultes médiocres ?…