Terreur pour tous d’un côté, complot intérieur de l’autre : il y a de l’écho, des liens forts entre les deux programmations parallèlement proposées par Emmanuel Burdeau, rédacteur en chef des Cahiers, et François Bégaudeau, écrivain, et jeune-ancien des Cahiers. Il s’agit de montrer et d’interroger ce cinéma américain ambivalent, selon Burdeau, qui n’a de cesse de diviser, selon Bégaudeau. Un cinéma qui, leurs deux sélections l’affirment fort, joue de complexité au cœur de sa fonction d’entertainment, un cinéma à forte puissance de feu qui questionne inlassablement sa propre puissance. Les titres des films le soulignent, d’un côté (Les infiltrés, Inside man) comme de l’autre (Conspiration theory, Ennemi d’Etat). Hollywood et les USA jouent avec leur peur, peur de soi autant que de l’autre, loin, dehors – et la frontière semble poreuse, entre soi et l’autre. Au résultat, des films aussi ambigus qu’efficaces. Pour continuer ce dialogue entamé entre eux deux durant l’édition passée, discussion entamée, ouverte, à propos d’écrire la critique, du geste dont il s’agit et de la posture qu’il requiert ; ils reviendront ensemble sur ce qui rassemble et sur ce qui distingue leur choix. Car composer une programmation, donner à voir et constituer un point de vue, c’est aussi, c’est encore, écrire. Guénaël Boutouillet
dimanche 14 octobre à 19h00 au Théâtre Muncipal