Les mille jours de la présidence de George Bush, des attentats du 11 septembre au bourbier de la guerre en Irak. Un état des lieux de l’Amérique d’aujourd’hui : la prise du contrôle de la politique étrangère par un petit groupe d’hommes, les liens troubles entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, les abus de la loi Patriot Act au nom de l’état de guerre contre le terrorisme, le poids écrasant de la religion au sein même du gouvernement, et surtout celui de la corruption. Ce film propose de passer de l’autre côté du miroir et de raconter l’histoire d’une dynastie : le grand-père Prescott Bush, qui a fait fortune en prenant la direction d’entreprises nazies après l’arrivée au pouvoir de Hitler, George Bush père, président à partir de 1988, qui a armé Saddam Hussein et donné son accord à l’expédition de souches d’armes biologiques à l’Irak...
© Rezo Films
Débat en salle avec François Bégaudeau (critique de cinéma et écrivain).
George W. Bush n’est pas n’importe quel leader. C’est aussi le plus contesté. Par un écrivain intellectuel de gauche, c’est normal. Par des anciens pontes de la CIA, ça intrigue. Par les faits, c’est gênant. Loin du clinquant pamphlet de Michael Moore, le film-documentaire de William Karel est une mine d’informations sur la politique étasunienne de ces 4 dernières années. Il n’y a chez Karel ni mise en scène, ni effets de manche, ni recherche comique. Si le rire surgit, il naît de l’accumulation de preuves tellement énormes que le téléspectateur croit voir un mauvais remake... Rigoureusement et très méticuleusement, le film de William Karel dessine les contours d’un scénario de politique-fiction encore plus terrifiant que s’il avait été écrit pour une major hollywoodienne. Interviewer absent, Karel se contente de recueillir les informations de la bouche de proches collaborateurs du Président Bush pour ensuite les recouper puis les monter. L’objectif est de nous éclairer au fur et à mesure plus précisément sur les véritables motivations du gouvernement Bush et sur l’action menée. Seul le montage donne un sens aux propos. Ni sous-titre, ni question insidieuse ni même un quelconque commentaire. Le télescopage de ces différents témoignages est l’unique matière première.