Aujourd’hui, plus que jamais, l’accompagnement “critique” des films est une nécessité. Dans le double but de s’imposer sans cesse à eux-mêmes de réfléchir et de faire partager ce plaisir et cette exigence aux spectateurs, les membres de l’ACOR confient chaque année à une personnalité de leur choix la mission de concevoir un ouvrage collectif en même temps que des pistes de programmation de films… Cette année, c’est Emmanuel Burdeau, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma qui s’est vu confier cette mission. Il a choisi de s’intéresser aux acteurs :

Tours de rôles acteurs et actrices d’un fim à l’autre - ouvrage collectif (Ed. ACOR)

avec des textes de Hervé Aubron, François Bégaudeau, Cyril Béghin, Emmanuel Burdeau, Jean-Michel Frodon, Charlotte Garson, Cyril Neyrat, Eugenio Renzi, Joy Sorman, Antoine Thirion, Axel Zeppenfeld.

Nous avons demandé à Emmanuel Burdeau de nous concocter une séance d’analyse de films, qui tournerait autour de l’une ou plusieurs des pistes abordées dans le livre. Nous lui avons signalé que nous souhaitions bien sûr qu’il travaille plutôt autour du cinéma et des acteurs américains et qu’il tienne compte du fait que dans l’assemblée se trouveraient des personnes ayant lu le livre, d’autres non. Pour le reste, il sait qu’il a… carte blanche.

Présentation de cette séance d’analyse de films par Emmanuel Burdeau :

Robert De Niro et Al Pacino ont poussé le retrait comme l’outrance dans leurs derniers retranchements – trop loin peut-être. Ils ont tendu le jeu entre l’excès transformiste et le néant d’une figure qui s’abolit. Ils se sont croisés deux fois, dans Le Parrain II de Francis Coppola en 1974 puis dans Heat de Michael Mann en 1995, mais ils n’ont jamais " interagi ". Il faudra alors les étudier ensemble et séparément, dans l’écart propre à les faire mieux voir. A l’évidence, ce duo résume ce qui s’est joué du côté des acteurs américains depuis la fin des années 60. De Niro et Pacino sont deux stars : en s’affrontant à de tels rocs, on pourra sans doute aussi confronter notre réflexion sur l’acteur à ses propres cliché.