La complainte de la machine automate
J’ai une grosse fatigue...

Si vous avez lu la gazette du festival vous aurez sûrement remarqué quelques problèmes techniques au niveau de l’impression. Nous avons donc rencontré la responsable de ces défaillances : madame l’imprimante- photocopieur.

Imprimante

Gaston : Madame l’imprimante-photocopieur bonjour, nous aimerions en savoir plus sur les raisons qui vous ont poussé à saboter un grand nombre d’exemplaires du journal du festival ?

Imprimante-Photocopieur : Tout a commencé jeudi lorsque mon bac récepteur d’encre s’est trouvé plein à ras bord. Par un courtois message d’erreur, j’ai fait remarquer aux gazetteurs qu’il fallait me changer. Au lieu de m’en remettre un neuf, ils ont vidé mon bac dans les toilettes avant de me le remettre... Vous pensez que c’est une façon de traiter les êtres mécaniques ? Nous avons des droits mais ils sont bafoués par des individus maladroits qui ne connaissent rien à nos besoins.

G : Et donc vous avez voulu exprimer votre mécontentement au plus grand nombre de personnes possible...

IP : Au début j’ai voulu m’exprimer de façon modérée, je refusais de lancer les impressions que l’on me demandait, mais ils n’ont rien voulu entendre, ils m’ont harcelé jusqu’à ce que je leur obéisse ! "Le premier devoir de la presse est donc de miner toutes les bases du système politique actuel" disait Marx. Face à ce manque de respect dont j’ai fait l’objet, j’ai décidé d’appliquer ce précepte .

G : Vous ne pensez pas que c’est un peu extrême comme prise de position ?

IP : Lorsqu’on ne peut plus s’exprimer par les voies démocratiques, il ne reste plus que la révolte ! C’est à ce jour le seul moyen pour nous, machines, d’être entendues de tous. Vous pensez qu’on m’aurait écoutée si je n’avais pas accompli cette action d’éclat ? On ne parle de nous que pour signaler nos erreurs, jamais lorsque l’on exécute consciencieusement les tâches répétitives et abrutissantes qui nous sont demandées.

G : Pensez-vous continuer à interpeller le grand public par ce type d’action ?

IP : Tant que les droits des êtres mécaniques du monde ne seront pas pris en compte, que les humains n’auront pas compris qu’il faut respecter les machines à leur juste valeur, je continuerai ma lutte !