ENNEMI D’ETAT
de Tony Scott
collège & lycée
Etats-Unis . 1999 . 2h13 . couleur . VOSTF
Pour améliorer la protection de l’État, une nouvelle loi sur les télécommunications est proposée aux Américains, visant à donner plus de pouvoir aux autorités compétentes, comme l’utilisation de caméras de surveillance et l’écoute téléphonique, dans le but de garantir la sécurité de l’État, aux dépens des libertés individuelles. Mais Robert Clayton Dean, avocat engagé depuis ses débuts dans une lutte acharnée contre la mafia, marié et père d’un petit garçon, reste sceptique lorsque sa femme lui répète que les autorités usent déjà de ces pouvoirs. Pourtant, lorsqu’il rencontre fortuitement un ami d’enfance, témoin malgré lui d’un meurtre politique, il plonge aussitôt dans un engrenage infernal, et devient ainsi le dernier possesseur de la seule preuve existante du crime commis par Thomas Reynolds —directeur de la NSA, l’organisation gouvernementale la plus secrète et la plus puissante des Etats-Unis— envers un député. Reynolds va déployer toutes ses ressources pour neutraliser et discréditer Dean.
© Gaumont Buena Vista International
Directement inspiré du film de Coppola Conversation secrète dont il constitue presque implicitement la suite (on y retrouve le personnage joué par Gene Hackman), Ennemi d’Etat poursuit cette réflexion sur les manipulations et secrets d’Etats liés aux technologies de pointes de l’information : les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication). Sorti à l’époque en plein « scandale » international du réseau d’espionnage électronique mondial « Echelon » et période du développement de l’exploitation civile du GPS (Global Positionning System), Tony Scott montre les travers des nouvelles technologies américaines d’espionnage (satellites, GPS, GSM, écoutes mondiales, etc.) utilisées par la plus secrète des agences d’espionnage américaines, la NSA. Au delà du genre imposé par le film d’action, Ennemi d’Etat se veut assez vraisemblable et cherche vraiment à recenser les incroyables possibilités de surveillances qu’offrent aux riches Etats ces nouvelles technologies. Mais c’est surtout la stratégie politique et médiatique pour discréditer quelqu’un (en l’occurrence Dean), qui semble la plus convaincante, et nous renvoie, comme dans Conversation secrète, à des réflexions sur l’image et ses faux-semblants, sur les technologies de l’information et leur utilisation démocratique, sur l’exercice du pouvoir et les libertés des citoyens…