LES TEMPS MODERNES
de Charles Chaplin
à partir de 8-9 ans, collège & lycée
Etats-Unis . 1936 . 1h25 . Noir et blanc
Charlot est ouvrier et travaille à la chaîne dans une usine entièrement automatisée et surveillée dans les moindres recoins par son directeur grâce à un système de caméras. Toute la journée, Charlot resserre inlassablement des boulons. Comble de malchance : c’est lui qui est choisi pour essayer la « machine à manger » individuelle, un prototype destiné à améliorer encore le rendement des ouvriers. Le directeur ne cessant d’augmenter la cadence des machines, le pauvre Charlot devient fou, et se met à resserrer tous les objets en forme de boulons qui se présentent devant lui. Cela le conduit tout droit à l’hôpital. Une fois guéri, Charlot, désormais au chômage, va croiser la route d’une jeune fille aussi démunie que lui…
L’un des plus beaux films de Chaplin, l’un des plus ambitieux aussi, donc un pur chef-d’œuvre de l’art cinématographique. Chaplin y décrit un monde mécanisé où le grain de sable, c’est l’homme. Et il le fait avec une telle grâce poétique et une telle invention burlesque, que Les Temps modernes, âgé de presque 70 ans, enterre toute considération entre vieux et nouveau cinéma. En 1931, Charles Chaplin est vivement préoccupé par les problèmes sociaux et économiques de son époque. En effet, la crise de 1929 aux Etats-Unis fait augmenter considérablement le nombre de chômeurs, et coïncide avec le développement de la mécanisation industrielle. La même année, il déclare à un journaliste « Le chômage, voilà la question essentielle. Les machines devraient faire le bien de l’humanité, au lieu de lui apporter tragédie et chômage ». Pourtant, le Charlot rebelle des premiers films a apparemment changé. Il a vieilli et il cherche à tout prix à s’intégrer, à devenir un ouvrier modèle... Mais son âme à la fois aristocratique et libertaire reprendra le dessus et, après avoir provoqué une série de catastrophes, il reprendra le chemin de la pauvreté, de l’errance et de la liberté. Toujours une belle leçon humaniste. Mais les temps modernes, pour Chaplin, ce sont aussi ceux du parlant. Encore rétif à quitter sa panoplie de mime, il reste, pour la dernière fois, totalement muet (alors que le film est sonore et le parlant s’est développé depuis 6 ans)... à l’exception d’une phénoménale chanson en une nouvelle langue faite de plusieurs, à la manière de l’esperanto. Avec Les Temps modernes, Charles Chaplin amorce une nouvelle transition, en donnant à ses films une dimension politique. Le personnage de « Charlot », qui avait apporté la gloire à Charles Chaplin, fait dans ce film sa dernière apparition.

© MK2
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