LES FILS DE L’HOMME
d’Alfonso Cuaron
collège & lycée

Etats-Unis Grande Bretagne. 2006 . 1h50 . couleur . VOSTF

Avec Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine

Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l’annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte - un fait qui ne s’est pas produit depuis une vingtaine d’années - et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection... © Paramount
Adaptation cinématographique du roman éponyme de P.D. James, Les Fils de l’homme place le spectateur au cœur d’un Royaume-Uni en proie au chaos où la stérilité condamne l’humanité à une mort lente. Le film dépeint le futur avec un réalisme effrayant, façon documentaire : vision d’un futur issu de problèmes actuels qui auraient connu un développement exponentiel. Terrorisme, mouvements migratoires incontrôlables et Etat totalitaire nécessaire au maintien de l’ordre sont le cadre de cette aventure et créent une connexion aussi crédible qu’inquiétante avec notre actualité. C’est vraisemblablement l’aspect le plus passionnant du monde inventé par P.D. James et Alfonso Cuarón, car ce monde est essentiellement une projection du nôtre. En effet la scène finale par exemple, représentant un assaut de l’armée dans des immeubles en ruines, est directement inspirées des raids de l’U.S. Army lors de la guerre d’Irak. Et l’on interpréterait sans trop élucubrer qu’il s’agit pour Cuaron de dénoncer les attaques d’une nation abusivement sûre de son bon droit, lorsqu’elle profite de la faiblesse des pays du tiers-monde. En ce sens Children of men est une œuvre troublante : cinema-reportage qui finalement nous donne l’impression de revivre un événement du journal TV que l’on aurait tous vécus. Comme si le film ne se passait pas en 2021, mais bien maintenant. Et si les enfants n’existent plus dans ce monde de SF, c’est peut-être parce qu’il n’y a pas d’enfance possible aujourd’hui dans des villes comme Bagdad ou Bogota, comme dans tout pays en crise ou en guerre. L’immigration est aussi, un des sujets principaux du film : les frontières y sont légion, avec des no-man’s land pourvus de grillages et barbelés où sont contrôlés, voire exterminés les sans papiers. On se rappellera l’origine mexicaine du réalisateur qui semble avoir été frappé par les entrées clandestines de ses compatriotes aux USA. Les ghettos et la misère, qui rappellent aussi les conditions d’existence de certaines mégapole, évoquent aussi sans ambages les camps de concentration nazis… Pourtant, c’est bien du multi-culturalisme, de la richesse et de la diversité des peuples et cultures que va renaître l’espoir. Car l’enfant attendu dans ce chaos, viendra d’une jeune femme noire en situation clandestine. L’avenir c’est maintenant" disait John Carpenter dans LA 2013, une devise que le réalisateur mexicain adopté par Hollywood a déjà faite sienne…

© Paramount
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