ELEPHANT
de Gus Van Sant
film lycéens au cinéma
Etats-Unis . 2003 . 1h22 . couleur . VOSTF
Palme d’or au festival de Cannes 2003
Prix Pédagogique de l’Education Nationale Française 2003
avec Alex Frost, John Robinson, Elias McConnell
Elephant nous entraîne dans un lycée américain où se déroule une journée ordinaire : cours, football, potins etc… Pour chacun des élèves que nous rencontrons, le lycée représente une expérience différente, enrichissante ou amicale pour les uns, traumatisante, solitaire ou difficile pour les autres.
© MK2 Diffusion
Le film s’appuie sur la fusillade du lycée Columbine qui eut lieu en 1999 dans un lycée américain où deux adolescents ont abattu, avec des armes à feu, douze de leurs camarades et un professeur.
Elephant nous présente le quotidien d’un lycée tout ce qu’il y a de plus banal d’une banlieue américaine. C’est un univers de toute beauté mais aussi d’une grande violence. Puis tout à coup, le passage à l’acte inexplicable. Deux adolescents décident de tuer le maximum de leurs camarades avant de mettre fin à leur jour. Comment les deux peuvent-ils être conciliables ? Comment et pourquoi un tel événement fait-il éruption ? Voilà le grand mystère que Gus Van Sant ne cherche pas à expliquer. Le cinéaste se contente de remettre la tuerie dans son contexte. Il met en place tout un faisceau de pistes sans qu’aucune n’apporte une réponse satisfaisante. L’auteur se garde bien de démontrer, il énonce calmement : l’absence patente des parents, les jeux vidéos agressifs, l’adolescence, la facilité environnante, la vente libre des armes… des petits faits qui invitent le spectateur à s’interroger. La tuerie est alors filmée de manière très réaliste, violente, rappelant inévitablement les jeux vidéos et l’absurdité ludique du geste ; mais l’essentiel du film se déroule dans une sorte de fluidité tranquille avec vision de différents points de vue, qui rendent à la fois l’absence de raisons au drame, et son incompréhensible surgissement, mais aussi mènent inéluctablement vers un bouleversement tragique. « C’est juste un regard différent sur le sujet » insiste le réalisateur qui ne cherchait pas à faire la leçon. Reste alors à en parler et en parler encore, non pour comprendre, mais pour ne pas accepter.