RUSHES A LA ROCHE

Gangster Project de Teboho Edkins
à partir de la 2nde
Afrique du sud / Allemagne . 2011 . 0h55 . VOSTFR
Broken Leg
de Samir Ramdani et Shannon Dillon
documentaire/France . 2010 . 0h26



En présence des réalisateurs *
SEANCES

vendredi 14 octobre à 14h30 au Concorde 1


GANGSTER PROJECT



Comme le titre l’indique, à l’initiale Teboho Edkins rêve d’un « film de gangsters ». À Cape Town, pas besoin d’acteurs, se dit l’apprenti cinéaste, ils courent les rues, il suffit d’un bon casting. Et le voilà flanqué de son preneur de son partis à leur rencontre. De rendez-vous en zones isolées de la périphérie de la ville, à l’inquiétante réputation, en virées nocturnes en voiture dans les quartiers chauds, le cinéaste emboite le pas aux fables hollywoodiennes pour tenter de les enrôler. Mais peu à peu les images s’effritent. Récits des uns en prison, des autres qui évoque un ami tué. La peur, le deuil, l’ennui, les petits trafics, sont bien loin des figures flamboyantes attendues. Derrière les mythes, les réalités ordinaires s’avèrent triviales. Que faire? Articuler les deux sera la réponse audacieuse : mélanger les scènes jouées à celles documentaires, sans qu’il soit aisé de faire la part des choses, tant la pose est ici de mise. Au final, pas de « film », juste des moments assemblés, à l’état de projet, qu’il faudra laisser ainsi, sans conclusion dramatique. Demeure un arrièregoût âcre : l’apreté de la survie dans un environnement hostile où tout se paye cher, où la mort indifférente rôde dans sa banalité crue.

Nicolas Feodoroff










BROKEN LEG



Les Krumpers sont les danseurs de Los Angeles dont les mouvements vifs et heurtés racontent la vie, et la jouissance. Le Krump ou Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise, soit approximativement l’éloge puissant d’un royaume radicalement porté est une suite de mouvement dont l’enchaînement conte une histoire. L’introduction semble nous apprendre ces mots-mouvements. Ensuite les gestes s’accumulent et notre apprentissage rapide de ce langage corporel commence à laisser libre cours à des significations erronées ou incertaines.

Gilles Grand



« Du documentaire, on pourrait donner pour définition ce que Deleuze rappelait de l’herbe, qu’elle pousse par le milieu. Mais le milieu d’un film, ce serait quoi ? Ce pourrait être des morceaux de film, des rushes comme on les appelle dans le jargon du montage. C’est-à-dire des éléments qui ne se sont pas déjà pressés de trancher de leur agencement, de décider de leur hiérarchie, dont la course - le rush - n’a pas été encore stabilisée en direction d’un ordre dramaturgique strict et d’une signification assurée. Pour l’heure, les voilà toujours à pousser, à se pousser les uns les autres, herbes folles. Comme si de tels rushes marquaient avant tout une appartenance indifférente : promesses de films à venir, en gestation, ou, à l’inverse, éclats épars en provenance d’autres films, déjà existants, déjà disponibles. Telle est la proposition en réponse à la généreuse invitation du Festival de La Roche : présenter en cinq séances neuf films neufs issus de la sélection du FIDMarseille 2011, de durées diverses et qui tous partagent une affinité avec l’éparpillement, discret mais persistant, de poussières, pour citer le titre d’Arnaud des Pallières. »

Jean-Pierre Rehm, délégué général du *Festival International De Marseille