de Béatrice Pollet
Avec Joséphine de Meaux, Patrick Catalifo, Fanny Cottencon
france . 2011 . 1h28 . Digibéta
Première française
Une province sans âge ni charme estampillé, un site archéologique, un accident, une mère alcoolique, une jeune chercheuse têtue résistant d’abord de toutes ses forces contre l’attrait qu’exerce sur elle le chercheur réputé envoyé pour superviser, voire juger, son travail : rien ne reconduit le film de Béatrice Pollet à l’ordinaire de ce qu’est un premier long métrage, aujourd’hui, dans le cinéma français. Sa puissance loge ailleurs que dans la chronique, la romance, le passage à l’âge adulte, bien que tout cela y soit aussi. Elle loge dans une certaine manière d’avancer à pas feutrés, dans l’invention de ce qu’il faut bien nommer une poésie. Celle du montage, d’abord et surtout, qui fait passer de l’air au soussol, d’aujourd’hui à hier, d’hier à avant-hier, de la tristesse à l’amour, par la grâce d’une rime visuelle ou sonore, d’un voile, d’un tissu, d’un souffle. Aucun signe d’époque, ni dans le jeu ou la beauté de l’actrice principale, Joséphine de Meaux, ni dans le décor ou l’ambiance : Le Jour de la grenouille tombe quand il veut, sans date. L’amour lui-même, d’abord improbable, irrésistible ensuite, entre Anna et Peter – Patrick Catalifo, qui trouve ici son meilleur rôle – devient une possibilité ou une réserve du temps, quelque chose qu’il faut désenfouir avec mille précautions, au risque qu’à peine ramené à l’air libre il retombe en poussières.
An ageless provincial setting with no particular charm, an archaeological dig, an accident, an alcoholic mother, a stubborn young researcher who is at first musters all her strength to ignore her attraction to the famous researcher sent to supervise her and evaluate her work. This is no ordinary first feature Béatrice Pollet’s film does not echo the contemporary French film scene. Her strength lies beyond story telling, romance, coming of age, despite all these ingredients being present here. Her work is grounded to some extent in its muffled steps, the invention of what can rightly be called a poem. The poetry of the edit, first and foremost, which breathes life into the underbelly of the film, from today to yesterday , and further back in time, from sadness to love through the grace of a visual or aural ryhme, a veil, a fabric, a breath. No sign of the times is palpable in the acting or beauty of the leading lady Joséphine de Meaux, nor in the décor or atmosphere. Le jour de la grenouille is timeless. The love itself, at first unlikely, then irresistible, between Anna and Peter – Patrick Catalifo, who turns in his best performance – becomes a possibility or a suspension of time, something that must be unearthed with meticulous care, in case it turns to dust the moment it comes into contact with fresh air.
Séances Lundi 17/10 - 19h30 - Manège
Mardi 18/10 - 14h00 - Cinéville
en présence de l'équipe du film
Rencontre avec Béatrice Pollet, Joséphine de Meaux et Fanny Cottençon
Mardi 18/10 - 11h00 - Foyer du Manège